Vivre en autonomie :

un outil d’aide à la prise de décision

La LUSS est membre de la Commission subrégionale Handicap de Namur depuis 2018. Elle y a géré un groupe de travail (GT) « Projet de vie à domicile » ; des PSH et des professionnels s’y sont investis et ce croisement de savoirs et d’expériences a enrichi le travail du GT.
Partant du constat que de nombreuses PSH souhaitent pouvoir définir elles-mêmes, seules ou avec le soutien de proches ou de professionnels, leur projet de vie, incluant le choix de leur lieu de vie, le GT a décidé d’identifier les besoins non rencontrés des PSH, les ressources disponibles pour le maintien à domicile, en déterminer les limites et manquements, afin de proposer des pistes de solutions à l’AVIQ.

Des recommandations prioritaires
La Commission subrégionale a ensuite défini, en accord avec le GT, des recommandations prioritaires et actionnables à court/moyen terme ; elles sont au nombre de quatre :
1. Assurer dans chaque commune l’existence d’une personne (ou d’un service) de référence, qui puisse informer et aider efficacement toute personne porteuse d’un handicap.
La recommandation est que les Handicontacts remplissent ce rôle. Pour ce faire, ils doivent être formés adéquatement par l’AVIQ et être au courant des différents services présents sur la commune ; ils doivent aussi disposer de temps pour remplir cette mission.
2. Donner des formations systématiques et récurrentes sur le handicap, sans oublier les spécificités liées aux différents handicaps, aux travailleurs en contact avec des PSH (services d’aide et de soins, employés de la SNCB, du TEC…). Proposition que les formations soient données par un tandem « professionnel du handicap – PSH ».
3. Repenser l’aide matérielle au regard de l’autonomie qu’elle apporte, du projet de la PSH. L’arrêté sur les remboursements en aide matérielle, qui date de 2014, devrait être régulièrement revu et adapté.
4. Offrir des services d’aides et de soins à domicile flexibles, accessibles et adaptés aux besoins des PSH. Par exemple :
Flexibilité des horaires de prestation : élargir les heures d’aide (y inclus retarder la mise au lit), pouvoir être aidé en urgence, aides mises en place rapidement, garder un tarif accessible pour les heures inconfortables ;
Pallier le manque de prestataires de première ligne (aides familiales, garde-malades, infirmières à domicile…) : revalorisation financière du personnel, subsides adéquats alloués par l’AVIQ ;
Revoir la répartition des tâches entre les professionnels et permettre une délégation adéquate de certains actes techniques.
Le travail du GT a été consigné dans un rapport (tinyurl.com/AVIQ-rapport) et présenté au comité de branche handicap de l’AVIQ en 2023.

Outil d’aide à la décision
Le GT a également développé un outil d’aide à la décision pour les PSH qui souhaite vivre en autonomie et partent à la recherche d’un lieu de vie. En effet, lors de rencontres avec des PSH vivant en autonomie, plusieurs étaient déçues du logement choisi pour diverses raisons (logement éloigné du centre-ville et pas de transports adéquats, pas de commerces à proximité, éloignement des proches…).
L’outil identifie sept points importants pour leur vie quotidienne, des points à réfléchir avant de décider du lieu de vie :

  • ressources financières suffisantes ;
  • proximité des ressources personnelles ;
  • disponibilité des aides et soins à domicile ;
  • disponibilité des services extérieurs (services médicaux, pharmacies, commerces, banque, …) ;
  • logement ;
  • mobilité ;
  • loisirs.

Pour chacun de ces points, l’outil invite à réfléchir à ce qui est important pour la PSH. Chaque point peut être indispensable, utile, pas nécessaire, sans avis. En espérant que cela permette aux PSH de faire un choix plus éclairé de leur futur logement.
Cet outil sera très prochainement disponible en version papier mais également en version digitale accessible sur le site wikiwiph.AVIQ.be et le site www.AVIQ.be.