Prescription électronique: l’avis des patients

En octobre dernier, la LUSS a envoyé une enquête et mené des entretiens en petits groupes afin de percevoir l’expérience des patients concernant la prescription électronique. Il en ressort que l’expérience est plutôt positive, mais qu’il faut rester attentif à l’usage varié du numérique par la population. De plus, comme dans tout système, des « bugs » se sont présentés au début.
Ne pas devoir manipuler/gérer des papiers est perçu comme un avantage par certains, mais représente une perte de maîtrise sur le contenu des ordonnances pour d’autres. Recevoir une copie papier est donc un droit important mais certains prescripteurs y sont parfois réticents. Il faut donc être attentif sur ce point et rappeler que recevoir une version imprimée est un droit.
L’enquête montre également qu’il y a une réelle demande de pouvoir mandater quelqu’un via masanté.belgique.be. Pouvoir renouveler une prescription en évitant un déplacement est une évolution perçue comme très agréable.
Il en ressort aussi que certains doutes quant à la durée de validité des prescriptions persistent. Pour rappel, les prescriptions ont une durée de validité de 3 mois, prolongeable jusqu’à 12 mois pas le prescripteur.
Nos voisins français s’intéressent à notre expérience !
La LUSS a été invitée par France Assos Santé – sa consœur en France – à participer à leur événement sur le déploiement de l’e-presciption et de la santé numérique en France. Il est prévu que la prescription électronique y soit déployée fin 2024; les professionnels de la santé sont actuellement en train de tester les systèmes.
En vue de cette rencontre et afin que toute la Belgique soit représentée, la LUSS a rassemblé le feedback de la VPP.
Un réel intérêt fut porté pour le modèle belge qui a été qualifié d’humain par le public. Cela en raison du fait que les prescripteurs âgés de 64 ans ou plus ne doivent pas s’adapter au numérique, et que les citoyens ont le choix entre une copie papier de la prescription, une copie numérique via une application, ou une identification via le numéro de registre national (via la carte d’identité).
Les usagers français se posent beaucoup de questions face aux inégalités du numérique et, comme en Belgique, le dossier patient partagé est sous-utilisé.
Cette rencontre a été un point de départ pour de futurs échanges/collaborations avec nos homologues français.
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Article du 26/12/2022