Mémorandum 2024 – Formation des (futurs) professionnels de la santé

Cette matinée m’a permis de me rendre compte de l’importance d’écouter son patient et de tenir compte de ses besoins. On travaille avec lui et pas sur lui.
Une étudiante en soins infirmiers.
En 2023, l’OMS encourageait ses États Membres à assurer la participation significative des patients dans leur système de santé, indiquant à ce titre que « l’expérience vécue doit être considérée comme une forme précieuse d’expertise et de connaissance ». Il est effectivement essentiel de favoriser la complémentarité des savoirs scientifiques, majoritairement détenus par les soignants, et d’expérience, majoritairement détenus par les soignés, pour faire face aux défis que rencontre notre système de santé. Aujourd’hui, de nombreuses études démontrent notamment les gains apportés par l’implication des patients dans les formations en santé.
Ils apportent leur expertise et leur savoir, que je n’ai pas. Moi, ce que j’ai, ce sont des savoirs théoriques. Eux, ils ont leur savoir de vécu, leur expertise de vécu, de la vie avec la maladie. C’est extrêmement complémentaire. Ce qui m’intéressait aussi, c’était de développer le lien entre les futurs professionnels et les patients actuels, pour qu’ils comprennent que chacun avait des choses à apprendre l’un de l’autre. C’est surtout aussi ça que je recherche dans mon objectif de cours, travailler cette relation de partenariat.
Une enseignante en soins infirmiers.
À l’heure où de nouveaux paradigmes de soins tel que le partenariat-patient sont enseignés, les formations de nos soignants restent essentiellement médico-centrées. Impliquer les patients dans la formation des professionnels de la santé permet de valoriser leur expertise dès la constitution de l’identité professionnelle des soignants. Cette implication permet également de mettre l’accent sur un élément fondamental du « prendre soin », la relation humaine.
La participation des patients à ce cours nous permet d’aborder les soins d’une manière différente, à partir d’une vision différente de la nôtre. Cela nous permet de nous positionner de l’autre côté des soins : du côté du patient et non plus celui de l’infirmière et des actes à réaliser
Une étudiante en soins infirmiers.
Dans une vision de pérennité, il est essentiel qu’un cadre puisse favoriser cette pratique aussi bien au sein des établissements d’enseignement que pour les patients qui se forment et consacrent du temps en ce sens.
En formalisant la participation significative, celle-ci sera durable à long terme, et permettra aux parties prenantes de bénéficier de cadres juridiques à la lumière desquels elles pourront s’employer à planifier et à budgétiser le processus de participation, tout cela favorisera une culture de la participation. OMS, 2023
Recommandations
- Soutenir les établissements qui impliquent activement des patients dans leurs dispositifs pédagogiques. Ces pratiques, souvent « pilotes » devraient s’inscrire durablement dans le cursus de nos futurs professionnels de la santé.
- Développer la constitution d’un cadre législatif spécifique pour les patients qui s’investissent dans l’enseignement. Souvent allocataires sociaux, ceux-ci se retrouvent tributaires d’un système qui ne leur permet pas d’être valorisés à la hauteur de leur investissement. Il est nécessaire d’encadrer la participation grandissante des patients au titre d’experts d’expérience.
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Article du 01/06/2024
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